L’autonomie n’est pas seulement une question d’état de santé général. Perdre l’autonomie, c’est surtout perdre la capacité à effectuer seul(e) certains gestes indispensables du quotidien, comme se lever, marcher, s’habiller, aller aux toilettes, préparer un repas… Or, la majorité de ces gestes sollicitent la force musculaire, l’équilibre, la coordination, l’endurance. Tous ces éléments déclinent naturellement avec l’âge : entre 60 et 80 ans, la masse musculaire diminue en moyenne de 30% (Inserm - Dossier Sarcopénie). Pourtant, ce déclin n’est pas une fatalité et peut être largement ralenti.
Les bénéfices de l’activité physique adaptée dépassent largement la sphère motrice. Le lien direct entre bouger et préserver son autonomie passe aussi par la tête et le cœur.
Certaines idées reçues persistent et freinent de nombreuses personnes, alors même que des solutions existent.
« Bouger » ne signifie pas courir un marathon ! L’activité physique adaptée désigne toute forme de mouvement, adaptée aux capacités et aux limitations de chacun :
La Haute Autorité de Santé détaille les exercices recommandés, en insistant sur la sécurité, la régularité (minimum 30 minutes d’activité modérée, 5 fois par semaine pour les seniors valides, ou fractionnée à raison de 10 minutes plusieurs fois par jour pour les moins endurants – HAS).
L’impact concret de l’activité physique adaptée ne s’arrête pas à la théorie. Dans des études menées en Ehpad ou à domicile, après seulement 3 à 6 mois d’un programme adapté :
L’APA agit aussi indirectement : elle augmente la confiance en soi, incite à sortir (et donc participe à la prévention du repli et de l’isolement social, qui lui aussi accélère le risque de dépendance).
Pour les proches, soutenir sans forcer, rappeler les bénéfices, valoriser chaque progrès souvent plus utile que de rappeler ce qu’il reste à faire.
Préserver son autonomie par l’activité physique adaptée, c’est défendre la possibilité de choisir, d’habiter chez soi sereinement, de rester maître de ses activités, de retarder la dépendance et d’alléger la charge pour ses proches ou les soignants. La France compte aujourd’hui 13,4 millions de personnes de plus de 65 ans, dont une sur quatre souffre d’une limitation fonctionnelle (DREES). Multiplier les occasions de bouger, quel que soit le point de départ, c’est donner à chacun la chance d’avancer en âge avec dignité, liberté et envie de vivre, tout simplement.