Chaque année en France, on estime qu’environ 37% des personnes âgées de 65 ans et plus chutent au moins une fois1. Cela représente plus de 2 millions de chutes annuelles (source : Santé Publique France, 2021). Les conséquences peuvent être lourdes : fractures, perte de confiance, peur de bouger, isolement social… selon l’Assurance Maladie, les chutes sont la première cause de décès accidentel chez les plus de 65 ans2. Pourtant, dans neuf cas sur dix, elles surviennent au domicile et, pour une bonne partie d’entre elles, elles pourraient être évitées par des aménagements simples et adaptés.
La prévention des chutes passe donc par une attention de chaque instant, mais surtout par un environnement domestique pensé pour rester libre de ses mouvements.
Avant de transformer une pièce ou d’investir dans du matériel, il est utile de repérer les dangers présents chez soi. Les accidents ne surviennent pas par hasard, ils résultent souvent de l’accumulation de petits obstacles ou d’habitudes prises – parfois de longue date.
Un logement bien éclairé diminue drastiquement le risque de chute. Avec l’âge, la perception des contrastes s’atténue ; il faut donc surcompenser l’éclairage des zones clés :
Astuce : Si un interrupteur est difficile d'accès, il existe des modèles “sans fil” à installer en quelques minutes.
Chaque meuble et chaque objet a sa place. L’objectif : éviter tout effort inutile, tout geste dangereux ou mouvement brusque.
Un sol antidérapant, c’est une garantie supplémentaire : le carrelage lisse, la moquette sale ou repliée, ou les linos âgés sont à risque.
Une multitude de petits dispositifs existent aujourd’hui. Selon la DREES (2022), seules 18% des personnes en ayant besoin s’équipent réellement. Parfois par manque d’information, parfois par peur de “vieillir trop vite”…
Important : L’installation d’une rampe ou d’une barre d’appui ne signe pas un “déclin irréversible” : c’est au contraire une façon de rester autonome chez soi.
Bien sûr, certains aménagements peuvent nécessiter l’intervention d’un professionnel (adaptation de douche à l’italienne, seuils encastrés, etc.). L’ANAH propose des aides financières (jusqu'à 50% des coûts d'adaptation pour les personnes éligibles : voir ANAH).
L’un des facteurs majeurs de prévention reste la vigilance de l’entourage : famille, voisins, auxiliaires de vie. Parler ouvertement du sujet, visiter régulièrement, signaler le moindre obstacle ou changement inhabituel, c’est participer activement à la sécurité à domicile.
Des ateliers de prévention sont proposés par les CCAS, les caisses de retraite, ou encore via la conférence des financeurs (voir sites : pour-les-personnes-agees.gouv.fr).
Le maintien de l’équilibre est également une affaire “physique” : marcher tous les jours, pratiquer des exercices doux (tai-chi, gymnastique douce, marche nordique) est prouvé pour réduire les risques (source : OMS).
De simples exercices (se lever du fauteuil sans s’aider des mains, marcher en posant bien le talon puis la pointe) améliorent la perception du corps dans l’espace et la confiance en soi, deux facteurs essentiels pour limiter les chutes.
Prévenir les chutes chez soi, c’est agir sur plusieurs fronts : repenser l’espace, parfois changer de petites habitudes, intégrer des solutions simples et technologiques. Ce n’est pas “rendre la maison triste”, c’est permettre à chacun de rester acteur de son quotidien, avec moins d’angoisse et plus d’assurance.
La réflexion sur l’autonomie gagne à être menée tôt, en famille ou avec un professionnel, pour construire un environnement adapté à chacun, et ainsi profiter le plus sereinement possible de son chez-soi.
Sources principales : Santé Publique France, DREES, Assurance Maladie, Gérontopôle de Toulouse, INRS, ANAH, OMS, HAS, Fédération Française du Bâtiment