En avançant en âge, chacun entend régulièrement ce conseil : « Il faut bouger ! » Mais entre les recommandations pour une “activité physique régulière” et les propositions de “cours de sport adapté”, il est facile de s’y perdre. Est-ce que la marche quotidienne pour aller acheter son pain est aussi bénéfique qu’une heure de gymnastique douce en groupe ? Le vélo dans le quartier compte-t-il autant que le yoga ou la natation ? Finalement, où commence vraiment le sport, et où s’arrête simplement l’activité physique ?
Clarifier cette distinction est essentiel car elle a un impact direct sur la santé, l’autonomie, le moral… et sur la capacité à faire des choix adaptés à sa situation. Les données les plus récentes montrent en outre que de trop nombreux seniors restent sédentaires faute d’informations claires ou sont découragés par l’image “sportive” parfois associée à toute forme d’exercice.
Concrètement, tous les sports sont des activités physiques, mais une activité physique n’est pas forcément un sport. Cette nuance est centrale pour éviter bien des malentendus, surtout chez les seniors qui n’ont jamais pratiqué de sport “classique” mais dont le quotidien reste actif.
De nombreuses études nationales confirment l'intérêt de garder une activité physique, même modérée, après 60 ans. Ainsi, selon Santé publique France (2022), une pratique adaptée :
La pratique d’un sport adapté (aquagym, marche nordique, danse, etc.) fait gagner, en moyenne, 30 % de capacité musculaire supplémentaire après 70 ans par rapport à un mode de vie purement sédentaire (INSERM). Elle renforce l’équilibre, entretient les réflexes et améliore la confiance en soi.
Attention : ces bénéfices sont dépendants d’une pratique régulière, mais il n’est jamais trop tard pour commencer. L’Institut national du cancer rappelle ainsi que, même débutée après 65 ans, l’activité sportive permet de faire baisser significativement le risque de survenue de certains cancers (INCa).
| Activité physique | Sport adapté | |
|---|---|---|
| Qui y accède facilement ? | Tous : peut être intégrée aux gestes quotidiens | Plutôt ceux motivés par la pratique encadrée, mais il existe désormais des offres très larges |
| Matériel nécessaire | Minime ou inexistant : de bonnes chaussures, parfois un bâton pour la marche | Dépend du sport choisi (vêtement adapté, matériel, inscription en club…) |
| Encadrement | Aucun encadrement requis | Coach, animateur sportif, professionnel spécialisé |
| Exemples concrets | Marche, escaliers, ménage, promenade du chien, bricolage | Marche nordique, natation, yoga, gymnastique douce, tai-chi, vélo |
Les autorités de santé nationales et internationales recommandent aujourd’hui pour chaque senior en bonne santé :
La plupart des gestes quotidiens peuvent “compter” dans le calcul de l’activité physique – à condition de provoquer essoufflement léger ou d’activer les grands groupes musculaires. Si l’intensité augmente (activité sportive ou similaire), la durée peut être réduite (75 minutes/semaine d’activité plus intense).
Toutes ces activités augmentent réellement la dépense énergétique et protègent les muscles et l’ossature. L’enjeu : les pratiquer le plus régulièrement possible, sans se forcer à “faire du sport” si l’on n’en a ni l’envie, ni la capacité.
Il n’est pas indispensable de performer ni de suivre un planning d’athlète : le but est de créer du plaisir, de la confiance et éventuellement du lien avec d’autres personnes.
Bouger, c’est d’abord préserver sa liberté d’action et de décision, à tous les âges. Que l’on préfère marcher, jardiner ou découvrir un sport collectif adapté, le plus important, c’est la régularité et le plaisir. L’essentiel n’est pas de rentrer dans une case, mais de s’offrir une activité adaptée à ses envies, à ses capacités, en tenant compte de sa santé et… de ses préférences du moment.
Rappelons que moins de 35 % des Français de 70 à 80 ans atteignent aujourd’hui les recommandations minimales d’activité physique, selon l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (ONAPS, Bilan 2023). Pourtant, chaque effort compte. Que la motivation vienne de la convivialité, de l’autonomie ou du simple besoin de s’oxygéner, chaque pas compte – et il n’est jamais trop tard pour en faire quelques-uns de plus.
Pour découvrir d'autres idées et ressources, plusieurs guides pratiques sont disponibles sur le site du Ministère des Sports (sports.gouv.fr) et de la Fédération française des retraités sportifs.