Chaque année, près d’1 adulte sur 3 de plus de 65 ans chute au moins une fois (Santé Publique France). Après 80 ans, ce chiffre grimpe à près d’1 sur 2. Si les conséquences sont parfois bénignes, les chutes sont la première cause d’accidents mortels chez les seniors, devant les accidents de la route.
Au-delà des fractures (près de 120 000 fractures du col du fémur chaque année en France : Santé Publique France), elles fragilisent l’autonomie, installent la peur – et 1 personne tombée sur 3 va limiter ses déplacements de crainte de rechuter. Pourtant, une chute n’est pas inéluctable : comprendre ce qui les provoque, c’est déjà pouvoir casser la spirale du risque.
Certains « signaux faibles » doivent alerter : fléchir pour ramasser un objet, sortir de la douche, descendre un escalier, se lever la nuit pour aller aux toilettes… Ce sont les moments où se produisent la majorité des chutes détectées à domicile.
Le maintien de la force musculaire est essentiel – or la sédentarité accélère la perte musculaire après 70 ans. Plusieurs études montrent qu’un entraînement régulier même modéré (marche, jardinage, petit vélo d’appartement, gymnastique douce adaptée type « Ateliers équilibre ») réduit l’incidence des chutes de près de 25 % (BMJ 2017).
À noter : l’Assurance Maladie propose régulièrement des programmes collectifs gratuits de prévention, renseignez-vous auprès de votre caisse ou de la mairie.
Moins d’1 personne sur 4 parvient à se relever seule après une chute passée 70 ans (Ministère des Solidarités et de la Santé).
À savoir : apprendre à se relever seul peut faire gagner de précieuses minutes : tournez-vous sur le côté, mettez-vous à quatre pattes, rampez jusqu’à une chaise solide, et relevez-vous lentement en prenant appui.
De plus en plus de villes et de départements organisent des ateliers de prévention des chutes. On y apprend à identifier les risques chez soi, à entretenir son équilibre, à se relever en sécurité, et on échange ses astuces entre pairs. La MSA, la CARSAT ou les CCAS peuvent indiquer les sessions prévues.
Pour évaluer son propre risque à domicile, il existe aussi des grilles d’auto-évaluation gratuite (test « Get Up And Go », ou questionnaires simples proposés par la Fédération Française de Gérontologie). Réaliser ce type de questionnaire, seul ou avec un proche, c’est souvent l’occasion de déceler des habitudes à risques invisibles… et d’y remédier ensemble.
La peur de perdre en autonomie amène certains à cacher des chutes déjà survenues. Or, statistiquement, avoir chuté une fois double le risque de la rechute dans l’année suivante. D’où l’importance d’en parler à son entourage, à son médecin ou pharmacien, sans crainte de « déranger » : toute chute inaugurale mérite une analyse attentive.
Limiter le risque de chute n’est jamais synonyme d’immobilisme, bien au contraire ! Plus un senior reste actif, mobile, autonome dans ses choix, plus la confiance en soi et l’envie de vivre chez soi perdurent. Prévenir les chutes, c’est garder la main sur sa propre vie, dans le respect de ses envies, de son rythme et de ses choix – sans fatalité, ni résignation.
Protéger sa sécurité à domicile, c’est aussi pouvoir profiter plus longtemps de ce qui fait le sel de chaque jour : accueillir ses petits-enfants, cultiver ses passions, savourer l’indépendance. N’hésitez pas à parcourir nos fiches pratiques pour chaque pièce de la maison, ou à me poser vos questions via le formulaire de contact : l’autonomie s’entretient, se cultive et se partage !