Les maladies qui affectent la santé sur le long terme modifient profondément la façon dont le corps réagit à l’effort, à la marche ou simplement au quotidien. Plusieurs pathologies sont particulièrement impliquées dans le risque de chute chez les personnes âgées :
Des études menées en EHPAD montrent que le cumul de plusieurs de ces maladies majore jusqu’à 4 fois le risque de chute comparé à l’absence de maladie chronique (HAS).
On oublie trop souvent le rôle crucial des sens dans la prévention des chutes. Ils sont nos premiers capteurs d’alerte face à un obstacle ou à une irrégularité du sol.
La polymédication concerne plus de la moitié des plus de 75 ans, avec un risque accru de chute lorsque certains médicaments sont associés. Plusieurs classes de médicaments sont désormais reconnues comme à risque (Assurance Maladie) :
Un simple chiffre : le risque de chute double chez les patients prenant cinq médicaments ou plus simultanément, tous traitements confondus (Rev Med Suisse).
Il faut insister : jamais arrêter ou modifier votre traitement sans avis médical, mais parler ouvertement de l’impact de vos médicaments avec votre pharmacien ou votre médecin permet souvent d’ajuster les doses ou de privilégier une molécule mieux tolérée.
La mémoire et les capacités de réflexion ne servent pas seulement à se souvenir de ses rendez-vous. Elles interviennent activement dans la prévention des chutes :
À l’opposé, certaines personnes âgées, désireuses de préserver leur autonomie jusqu’au bout, minimisent leurs difficultés. Ce phénomène – le « syndrome de négation du risque » – les pousse à sous-estimer leurs besoins d’aide lors des déplacements, ce qui augmente les dangers.
Après 70 ans, la force musculaire baisse d’environ 2% chaque année (source : Inserm). Cette fonte musculaire, encore plus marquée au niveau des jambes, concerne tous, même les personnes en bonne santé. On l’appelle communément sarcopénie.
Conséquences concrètes :
Des exercices simples, même à domicile, permettent de ralentir cette fonte. Mais si une chute survient, la récupération est toujours plus lente lorsque la force musculaire de base est déjà basse.
Au-delà des grandes familles déjà évoquées, d’autres conditions médicales augmentent discrètement le risque :
Une prise de conscience sur le risque de chute gagne à être partagée en famille : il ne s’agit pas de « surveiller » ou de « limiter » la personne âgée, mais de lui offrir toutes les chances de garder sa liberté le plus longtemps possible.
Sachez enfin que de multiples guides sont accessibles gratuitement (Santé Publique France, Assurance Maladie, associations de patients…), et qu’ils proposent des tests de repérage simples à réaliser chez soi ou avec un professionnel de santé.
Si les facteurs médicaux sont nombreux et parfois inévitables avec l’âge, nombre d’entre eux peuvent être dépistés, surveillés ou corrigés à temps. Oser en parler avec son entourage ou ses professionnels de santé, multiplier les petits ajustements (physiques, médicaux, psychologiques), c’est garantir chaque jour un peu plus d’autonomie et de hasard heureux à la marche de la vie.
Pour approfondir : Haute Autorité de Santé : Prévention des chutes chez la personne âgée, Ameli.fr : prévention des chutes chez la personne âgée.