Chaque année en France, près de 2 millions de personnes âgées de 65 ans et plus chutent : c’est la première cause d’accident de la vie courante dans cette tranche d’âge (source : Santé Publique France). Une personne sur trois de plus de 65 ans tombe au moins une fois par an ; ce chiffre passe à une personne sur deux après 80 ans.
Les conséquences sont parfois graves : 130 000 hospitalisations chaque année, et environ 10 000 décès (source : Assurance Prévention). Pourtant, les chutes ne sont pas « une fatalité » du grand âge. Avant d’agir pour prévenir, il faut comprendre pourquoi elles surviennent : les facteurs sont multiples, souvent imbriqués, et rarement anodins.
Le vieillissement du corps s’accompagne de modifications physiologiques qui, sans pathologie particulière, rendent plus vulnérable à la chute.
Beaucoup de chutes s’expliquent par la combinaison de maladies chroniques, de traitements et de troubles aigus.
On oublie parfois que certains troubles, discrets ou niés, font aussi le lit des chutes :
Un tiers des chutes se produisent dans le salon ou la chambre, un quart dans la salle de bains et près de 15% dans l’escalier (source : Assurance Maladie). Bien souvent, le foyer n’est pas adapté au vieillissement.
Selon l’ONAPS, plus de la moitié des logements des seniors n’ont bénéficié d’aucun réaménagement malgré un premier incident de chute.
Bouger, marcher, jardiner, danser protègent de la chute… mais encore faut-il le faire sans se mettre en danger. 55 % des chutes surviennent au cours d’activités de routine (étude PAQUID).
L’activité physique adaptée est aujourd’hui la seule intervention validée qui réduit le nombre de chutes de façon significative sur le long terme (source : revue JAMA, 2019).
Au-delà de la blessure physique, la chute peut fracturer la confiance, l’élan de vivre chez soi, bousculer l’équilibre familial. Près de 40% des personnes hospitalisées pour une chute voient leur autonomie diminuer durablement (DREES).
Les proches peuvent aussi développer une hypervigilance ou, au contraire, peiner à trouver une juste distance : ni surprotection, ni déni.
Les chutes des personnes âgées ne sont pas simplement le fruit de l’âge qui avance. Elles résultent d’une multitude de mécanismes mêlant corps, esprit, environnement et habitudes de vie. Chaque histoire de chute doit pousser à interroger l’ensemble de ces éléments. Agir sur l’un, c’est déjà diminuer le risque.
Prévenir la chute, c’est préserver l’autonomie, la liberté de choix et la qualité de vie. Les solutions existent, à adapter à chaque histoire singulière.
Pour aller plus loin, on peut consulter :