Les articulations – genoux, hanches, épaules, doigts… – sont sollicitées à chaque mouvement. Avec l’âge, plusieurs facteurs peuvent perturber leur fonctionnement optimal :
Selon l’INSERM, un adulte sur deux de plus de 65 ans souffre de douleurs articulaires chroniques (arthrose, arthrite ou douleurs diverses). Pourtant, leurs manifestations et leur intensité varient largement d’une personne à l’autre (INSERM).
Chaque kilo superflu impose un poids supplémentaire aux hanches, genoux et chevilles. Selon la Société Française de Rhumatologie, perdre 5 kilos en cas de surpoids réduit de près de 50 % le risque de développer une arthrose avancée du genou (source : SFR, 2023). Ce constat s’applique aussi pour les douleurs, qui diminuent de façon notable à chaque kilo perdu.
L’immobilité est un piège. Éviter certains mouvements sous prétexte de douleur accélère la raideur articulaire et l’enraidissement. Mais il ne s’agit pas de s’imposer des activités « sportives » coûte que coûte. Les exercices les plus bénéfiques sont :
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’activité physique réduit de 30 % le risque d’aggravation de l’arthrose et de ses complications (OMS).
Certains aliments favorisent la santé articulaire :
Des apports suffisants en vitamine D et calcium sont tout aussi essentiels, pour la santé générale du squelette, et peuvent limiter l’aggravation des douleurs (source : Ameli.fr).
L’un des meilleurs moyens de garder la main sur sa mobilité est de ne pas sous-estimer les premiers signaux :
Des articulations qui « coincent » n’appellent pas toujours à l’inaction, mais doivent conduire à une évaluation par son médecin. Un diagnostic précoce (parfois assorti de radios ou d’une prise de sang) permet d’agir tôt et d’éviter la perte d’autonomie.
Un simple aménagement évite bien des douleurs… et prévient les chutes ! Quelques exemples :
Il ne faut pas hésiter à demander conseil à un ergothérapeute pour un bilan personnalisé ou à solliciter la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour connaître les aides financières disponibles.
De petites adaptations empêchent les douleurs de s’installer durablement.
Douleurs et troubles du sommeil forment une boucle vicieuse. Selon une étude publiée par l’Association Française de Lutte anti-Rhumatismale (AFLAR), 62 % des personnes souffrant d’arthrose chronique déclarent que la qualité de leur sommeil impacte fortement leurs douleurs diurnes. Une bonne hygiène du sommeil, en traitant l’apnée potentielle ou en aménageant sa literie, améliore la récupération des tissus. De même, le stress accentue la perception douloureuse et l’inflammation. La relaxation – par la sophrologie, la méditation ou le yoga – contribue à améliorer la tolérance à l’inconfort articulaire (AFLAR, 2022).
Aucune pilule miracle n’empêchera l’usure du cartilage, mais certains traitements peuvent soulager. Les infiltrations, anti-inflammatoires locaux ou oraux, ou encore les compléments à base de glucosamine, chondroïtine, collagène… sont discutés au cas par cas (voir HAS, recommandations actualisées 2023). Les médecins insistent sur la nécessité d’une prescription personnalisée, tenant compte de l’équilibre général, du risque d’effets indésirables, et de la tolérance individuelle. Le tout, à intégrer dans un projet de vie visant à l’autonomie et non à la dépendance aux traitements.
Dans la plupart des cas, éviter toute douleur articulaire devient illusoire après 70 ans. Mais il n’y a rien de résigné : l’objectif est de continuer à « faire avec » tout en vivant selon ses choix. Accepter quelques limitations ne signifie pas abandonner l’activité, mais adapter son rythme et ses outils. La bonne nouvelle : beaucoup de seniors témoignent que ce travail d’ajustement leur offre plus de confiance en eux et d’autonomie dans le temps (France Alzheimer).
Identifier les facteurs de risque, écouter précocement ses sensations, préserver son capital musculaire et ne pas bouder l’aide technique : autant de clés pour rester maître de sa mobilité, malgré l’âge. Quitte à changer quelques habitudes, il y a tout à gagner à prendre soin de ses articulations dès aujourd’hui, pour ne pas freiner demain ses envies de mouvement.