Bouger chaque jour, ce n’est pas (que) pour faire plaisir à son médecin. C’est, avant tout, miser sur son autonomie future. D’après l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), l’activité physique régulière joue un rôle majeur pour ralentir la perte d’autonomie (source OMS). En vieillissant, le corps humain perd naturellement de la masse musculaire, de la souplesse et de la force osseuse. Ces évolutions sont, en partie, inévitables. Mais ce qui l’est beaucoup moins, c’est la vitesse à laquelle elles surviennent.
D’après l’étude française Seniors en Forme (Inserm, 2021), 70 % des plus de 65 ans déclarent une pratique insuffisante d’activité physique. Le résultat ? Selon la Drees (2022), un quart des chutes après 75 ans surviennent lors d’un déplacement quotidien, dans un environnement familier, faute de réflexes et de tonicité. À l’inverse, une pratique adaptée protège le cœur, les muscles, les articulations — mais aussi la mémoire et l’humeur.
Les repères ont souvent évolué. Aujourd’hui, les recommandations convergent : il n’est jamais trop tard pour s’y mettre, et même de petites doses font la différence.
Ce sont là les recommandations pour “l’entretien” de la santé, mais plus on est actif, plus les bénéfices augmentent. Seule limite : le respect de ses capacités, la progressivité, et l’accord de son médecin en cas de pathologie.
Pas besoin de courir un marathon pour entretenir sa liberté de mouvement. Les recommandations parlent d’"activité physique modérée" : cela veut dire une marche vive, du vélo tranquille, du ménage énergique, de la danse, de la natation, du tai-chi... À chacun son tempo.
Pour celles et ceux qui ne peuvent pas marcher ou sortir, lever les bras, s’étirer, effectuer des mouvements assis ou debout sont également efficaces si pratiqués régulièrement.
Une étude de la Mayo Clinic (USA) publiée en 2023 montre qu’un total de 7000 pas par jour (environ 5 km) réduisait de 40 % la mortalité toutes causes chez les plus de 70 ans comparés à ceux qui en faisaient moins de 3000. Mais chaque tranche de 1000 pas supplémentaires apporte déjà des bénéfices (source étude JAMA).
S’assoir, regarder la télévision, rester devant un écran ou dans un fauteuil… sont des activités souvent synonymes de détente, mais leur accumulation nuit à la santé.
Il ne s’agit pas d’un “manque de sport”, mais bien d’un excès d’immobilité. Même chez les pratiquants réguliers, des longues périodes sans bouger sont associées à des troubles métaboliques, à une fonte de la masse musculaire et à une prise de poids insidieuse.
Plusieurs grandes familles d’activités se complètent pour conserver sa mobilité :
Il n’est pas nécessaire de tout faire chaque jour, mais l’idéal est d’inclure chaque semaine un peu de chaque type d’activité, quelle que soit la fréquence, en fonction de ses envies et de sa condition.
Entretenir son autonomie ne rime pas forcément avec salle de sport ou club spécialisé. Voici des exemples concrets, faciles à intégrer dans la vie courante :
D’après une enquête minimale menée en Ehpad auprès de 300 résidents (Fédération nationale des établissements d’accueil, 2023), instaurer deux “pauses-mouvement” de 5 minutes lors des activités communes (jeux, repas, ateliers) réduisait de près d’un quart le recours à l’aide pour les transferts quotidiens au bout d’un an.
La clé, c’est la régularité : l’effet cumulatif du mouvement au fil de la semaine compte davantage que l’intensité ponctuelle.
Le temps passé à bouger chaque jour est un placement sûr pour sa qualité de vie de demain. Il ne s’agit pas de viser la performance mais de préserver l’essentiel : la possibilité de sortir quand on le souhaite, de vivre chez soi, de garder la main sur ses choix. La société évolue : en France, l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans stagne à 11,2 ans chez les femmes et 9,7 chez les hommes (INSEE, 2023) : agir maintenant, même par petites touches, c’est changer ce chiffre, pour soi ou pour ses proches.
Des gestes simples répétés chaque jour, c’est la meilleure des assurances pour conserver ce qui compte : son autonomie, sa dignité et son plaisir de vivre sa propre vie.